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Introduction aux commandes pour train miniature

samedi 8 mai 2021, par Jean Champalbert, Jean-Philippe Combier

Les commandes de train miniature

Pour commander un réseau de train miniature il y a essentiellement deux principalement technologies, si on oublie la vapeur vive.

1. La commande analogique où la voie est alimentée par un courant continu. La vitesse se règle au moyen d’un potentiomètre qui fait varier la tension d’alimentation de 0 à 12V en sortie d’un transformateur et l’inversion de la polarité de l’alimentation permet de changer le sens de marche des convois.
Cette solution est aussi ancienne que « Le train électrique » de notre enfance. Son principal inconvénient est qu’il est impossible de sélectionner un convoi particulier. La commande de variation de vitesse ou le changement de sens de marche est prise en compte par tous les trains présents sur le circuit.

2. La commande numérique permet de transmettre les ordres de marche aux convois en superposant au courant d’alimentation de la voie des informations qui ne seront comprises que par le convoi désigné. Ce type de commande a l’avantage de pouvoir commander individuellement chaque convois se trouvant sur le réseau. C’est comme pour votre téléphone, le message vocal arrivera sur VOTRE appareil et pas chez le voisin, ou le courriel arrivera dans VOTRE messagerie.

Il existe plusieurs protocoles de commande numérique.
Märklin a développé avec Motorola un protocole propriétaire qui est actuellement remplacé par le FMX, Trix a développé le système Selectrix et Fleischmann avait un protocole FMZ aujourd’hui abandonné après sa fusion avec ROCO.
Le DCC (Digital Command Control) proposé par Lenz s’est finalement imposé et beaucoup de fabricants de décodeurs DCC incluent des passerelles pour utiliser les protocoles propriétaires Motorola et Selectrix.

Cet article sur la commande des trains miniatures sera exclusivement dédié au système DCC, le plus utilisé.

Le protocole DCC est normalisé pour le rendre universel il est décrit dans les documents du MOROP S.92 de 2004, S.92.1 de 2012 et S.92.2 de 2012 concernant la programmation des Cv (Variables de Configuration) des décodeurs.

Avec le protocole DCC, votre centrale discute avec vos décodeurs en envoyant des messages codés via le bus (ligne électrique) qui alimente la voie. Les deux fils utilisés doivent conduire à la fois la puissance pour la traction des rames ET les ordres de pilotage du matériel roulant.
Par exemple un code pour désigner la locomotive à laquelle le message est destiné (son adresse), quel sens de marche choisi, à quelle vitesse (pas de vitesse) mais aussi des ordres pour activer les fonctions comme l’allumage des feux, l’émission d’un son, la mise en fonctionnement du fumigène ou bien un ordre s’adressant à un aiguillage, à l’allumage des feux de signalisation. C’est un système pratique très fiable en attendant un dialogue hertzien par Bluetooth ou WiFi pour demain peut-être.

Pour fonctionner le système DCC a besoin de trois appareils :
• une manette de commande, (mais maintenant une appli sur un smartphone ou une tablette est également fonctionnel en wi-fi),
• une centrale pour apporter la puissance nécessaire à nos locomotives pour tracter nos rames et allumer l’intérieur des voitures ou les feux de fin de convoi. C’est la centrale ou un booster qui s’en charge. C’est elle qui crée les messages en générant les ordres de commande
• et les décodeurs installés dans les organes à commander (Locomotives ou commande d’accessoires).

Le message circule dans la voie, il faut donc que celle-ci soit propre et que le contact roues/voie soit impeccable, depuis quelques temps des systèmes Power Packs ou Stay alive, à base de condensateurs fournissent une réserve d’énergie pour s’affranchir des microcoupures toujours possibles, certains décodeurs en sont munis à l’origine.

Il y a de très nombreux messages qui circulent sur la voie. On distingue les messages destinés aux décodeurs de locomotives, ceux destinés aux décodeurs d’accessoires, et des messages particuliers pour la programmation des Cv sur voie de programmation ou en mode PoM, enfin des messages de reset ou d’arrêt d’urgence.

Au quotidien, votre centrale s’occupe de tout. La manette de commande ou l’appli téléchargée sur votre smartphone dispose de logiciels permettant de paramétrer le système.
Des logiciels en open source (gratuits) font de même à partir d’un PC, et le firmware (logiciel interne) du décodeur placé dans les locomotives comprend les ordres qu’il reçoit, il les décode et s’exécute. C’est grâce à ces logiciels qu’il est possible de modifier une programmation usine d’origine et piloter la locomotive.

Alors pourquoi se prendre la tête en essayant de décortiquer ce protocole ? Simplement parce qu’il est toujours bon de savoir comment ça marche, alors prenez quelques instants pour lire la suite.

Dans un prochain article Présentation des trames de commande DCC, nous étudierons le contenu des messages.